Propriétaires du ranch Edwards, Hannah et William Phillips avaient tout pour être heureux, ou presque... Cela faisait cinq ans qu'ils essayaient d'avoir un enfant sans grand succès. Ne sachant plus comment faire, ils avaient même essayé l’insémination artificielle, puis l'adoption. Malheureusement, ces choses là prennent du temps, et ils devaient d'être patients. Par chance, une nouvelle illumina leur été 1987... Hannah était enfin enceinte et la conception s'était faite de la manière la plus naturelle possible. Pour le jeune couple, c'était comme un miracle qui se produisait. Alors qu'ils n'y croyaient plus, leur rêve venait enfin de se réaliser. Plus qu'heureux, ils préparèrent donc l'arrivée du bébé avec beaucoup d'amour. Lui décorant sa chambre avec des choses toutes plus mignonnes les unes que les autres. Ce qui n'était pas spécialement évident, puisqu'ils ne voulaient pas connaitre le sexe de l'enfant avant qu'il ne vienne au monde.
Le 1er avril 1988, le grand jour arriva enfin. Lorsqu'elle sentit les premières contractions, Hannah se dépêcha d'appeler son mari qui l'emmena rapidement à l’hôpital. Il fallu 7h pour que l'enfant finisse par pointer le bout de son nez. Lorsqu'il cria pour la première fois, ce fut avec un sourire sur les lèvres que la sage-femme annonça aux jeunes parents qu'il s'agissait d'une petite fille. Ravis, Hannah et William se mirent tous les deux à pleurer. Lorsqu'on leur confia leur petite Deborah Louise, ils eurent du mal à y croire. Enfin, ils étaient parents... Ils avaient traversés beaucoup d'épreuves pour en arriver là et le visage de leur petite fille était une véritable récompense. Souhaitant être au plus proche de son bébé, la jeune maman décida rapidement de l'allaiter. Elle savait que ce serait certainement son premier et son dernier enfant, elle voulait donc en profiter à fond.
Durant les premiers mois, la situation devint légèrement compliquée. Deborah avait du mal à faire ses nuits et cela fatiguait tellement Hannah qu'elle ne pouvait plus gérer le ranch. Au final, c'était donc William qui devait assumer son travail de vétérinaire, plus la gestion de l'élevage. C'était beaucoup pour un seul homme mais au final, cela finit par se tasser. Le nourrisson finit par dormir correctement, pour le plus grand bonheur de ses parents. A 13 mois, elle se mit à marcher et c'est avec une grande fierté que la jeune mère l'emmener partout avec elle dans le ranch. Elle lui disait bien de ne pas s'approcher des chevaux, mais il n'y avait rien à faire. Ce fut d'ailleurs, une ou deux fois les palefreniers du ranch qui lui sauvèrent la vie en l'écartant rapidement des sabots d'un cheval un peu trop nerveux. Mais que voulez-vous, lorsque votre famille élève des équidés depuis plusieurs générations, vous ne pouvez avoir que ça dans le sang.
Malheureusement, la vie ne peut pas être rose tout le temps. Deborah avait 7 ans lorsque sa mère se tua lors d'une randonnée à cheval. Hannah était une cavalière expérimentée, mais on ne peut pas toujours contrôler le destin... Un bruit inattendu, un cheval qui s'emballe et l'accident devient vite inévitable. Par chance, la petite fille était encore à l'école lorsque le drame se produisit... Ce fut en allant la chercher le soir que son père lui annonça l'horrible nouvelle. Refusant d'abord d'y croire, Deborah finit par se rendre à l'évidence lorsqu'elle arriva au ranch. Chaque personne qu'elle croisait avait un air à la fois triste et compatissant peint sur le visage. Une atmosphère étrange régnait où qu'elle aille et en particulier à l'intérieur de la maison où elle vivait. C'était comme si un immense vide était apparu. Elle aurait tellement voulu que sa mère rentre et la prenne dans ses bras pour la rassurer... Malheureusement, ce ne fut plus jamais le cas. Par chance, malgré sa tristesse, son père ne se laissa pas abattre et fit tout pour rendre l'absence de sa mère moins douloureuse. Il arrêta même son travail pour s'occuper du ranch.
C'était une nouvelle vie qui commençait pour Deborah. Rapidement, elle devint de plus en plus autonome et surtout, se rapprocha plus que jamais des chevaux. Elle savait que l'un d'eux avait causé sans le vouloir la mort de sa mère, mais comme disait son père "Elle aurait tout aussi bien pu perdre la vie dans un accident de voiture". Et puis, elle aurait vraiment voulu que sa fille reprenne sa suite... Et c'est ce à quoi son père la forma au fil des années. Le marché consistait à ce qu'elle continue à avoir des bonnes notes à l'école et en échange, il lui apprenait à gérer l'entreprise familiale. Cependant, ce qu'elle préférait elle, c'était s'occuper des chevaux. L'administratif n'étant pas vraiment sa tasse de thé... M'enfin que voulez-vous, si un jour elle voulait reprendre le flambeau, il fallait bien qu'elle s'y colle ! Dès que l'occasion s'en présentait, elle filait faire une ballade à cheval.
Alors qu'elle était âgée de 14 ans, un nouveau venu fit son apparition au ranch. Du haut de ses 18 ans, Mark venait de quitter le domicile familial pour voler de ses propres ailes. N'ayant d'autre choix que de trouver un travail, il avait répondu à une annonce de William. Une semaine plus tard, il emménageait au ranch et devenait le nouveau palefrenier. D'abord intriguée, Deborah ne rata pas la moindre occasion de faire râler le jeune homme. Elle le cherchait dans le seul but d'attirer son attention et cela fonctionna plutôt bien... Rapidement, une grande amitié naquit entre eux, à tel point que cela finit par ressembler à une relation fraternelle. Mark tient beaucoup à protéger la jeune femme et même si cela la fait souvent râler, elle est tout de même bien contente de pouvoir compter sur lui si jamais le besoin s'en fait sentir.
A présent, Deborah a terminé ses études et passe énormément de temps à s'occuper de son ranch. Grâce à son aide, son père a même reprit son emploi de vétérinaire à mi-temps. De son côté, la jeune femme a ajouté une corde à son arc. En plus de l'élevage, elle effectue des randonnées pédestres avec les touristes. Cela lui permet non seulement de monter à cheval, mais également d'assurer au ranch de bonnes rentrées d'argent. Son seul regret est sans aucun doute que sa mère ne soit plus là pour la voir travailler. Elle aurait certainement été très fière de sa fille et au fond, c'était ce qui poussait Deborah à continuer toutes ses activités.