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 Qui veut se connaître, qu'il ouvre un livre. [One Shot]

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Alex Z. Lizan
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MessageSujet: Qui veut se connaître, qu'il ouvre un livre. [One Shot]   Qui veut se connaître, qu'il ouvre un livre. [One Shot] Icon_minitimeLun 6 Aoû - 14:34

Je déposais mon bouquet de fleurs en lieu et place d'un autre, désormais fané. Déjà deux mois et demi s'étaient écoulés depuis sa mort. Déjà deux mois et demi que j'étais revenu à Cripple. Déjà …
J'avais récupéré ses journaux quelques heures auparavant, pendant qu'Izo était présente, mon père et mes cousins absents ou occupés ailleurs. Il y en avait plus que ce que j'avais imaginé. Certains avaient l'air très vieux, limite antique, avec la couverture qui s'effrite. Il m'avait semblé que le meilleur endroit pour les ouvrir était juste à côté d'elle. Il me fallait un lieu tranquille de toute manière. Le cimetière, il n'y avait pas plus tranquille un jour d'été.

Je m'assis par terre, et déplaçais ma sacoche sur mes genoux. Maintenant que j'étais là, ça me semblait bizarre d'ouvrir ses journaux. J'allais quand même violer l'intimité de ma mère, sous sur ses yeux, en plus ! Je pris le premier, ce qui était simple vu qu'elle avait numérotés la plupart des journaux … Ceux qui n'avaient pas l'air miteux, en fait.
J'ouvrais le carnet. Je reconnus l'écriture de ma mère, même si elle n'était pas encore définitive. L'écriture était plus jeune, les lettres plus formées … Un grand « Eléore » se dressait sur la moitié de la page.
Je m'engouffrais dans l'adolescence et les tracas de ma mère. J'avais une impression d'Izoenn. Eléore avait eu à peu près le même caractère qu'Izoenn au même âge. C'était presque indécent, lire ce journal. Mais intéressant. Les jours de son calendrier s'enchaînaient, ses boutons et ses prises de becs avec ses parents aussi. Avec sa sœur Loana aussi, la mère d'Eliane et compagnie. Apparemment, c'était à celle qui piquerait le vernis à l'autre, ou le dernier mec canon qu'elles avaient croisé en boîte. Et qui était généralement beaucoup plus vieux qu'elles. Ce livre se buvait comme du petit lait. J'avais sauté pas mal de pages, mais j'aurais tout le temps de lire le détail plus tard. A la fin, Loana était avec mon oncle et ma mère avec mon père. Je regardais l'heure : ma montre avait fait le tour d'un cadran. J'étendis mes jambes pour les relaxer et fronçais les sourcils. Il restait … huit livres. Or, j'en étais déjà à la période où elle connaissais papa.
Je fis craquer mes vertèbres et pris le livre n°2, selon les chiffres marqués dessus. C'était la suite du un, logique. Dans ce tome des aventures de ma maman, j'eus droit à toutes sortes d'émotions : le ravissement, l'adoration, l'amour, le ne-me-quitte-pas, la folie pure, les fantasmes (réalisés ou non), sans oublier la jalousie. J'eus aussi droit à ses émotions après qu'ils aient couchés ensemble … et j'ai sauté ces passages-là. Trop bizarre de lire les confidences sexuelles de sa mère. Je jetais un coup d'oeil sur la tombe de ma mère, derrière moi. Rien n'avait changé. Mais c'était purement paranoïaque. Un peu plus loin, c'était ma naissance, suivie de celle d'Izoenn, et encore plus loin, elle révélait à son journal que son mari la trompait. Là, c'était plutôt le désespoir. L'Homme de sa vie. Batifolait avec d'autres. De ce que j'ai compris, par égard pour ma sœur et moi, elle ne voulait pas partir, divorcer, tenter de reconstruire sa vie. Elle était née ici, avait grandi ici, ne voulait pas en partir. Et n'envisageait pas une seconde de rester ici si elle venait à le croiser dans la rue. L'écriture vira brusquement. Saccadée, illisible. Sur une page. Puis, le blanc total. Il restait quelques pages blanches dans le journal, et, collée sur la dernière, une enveloppe. Je la détachais délicatement et la tournais entre mes doigts. Elle contenait une lettre. Son testament, ou un truc du genre. Les raisons de son suicide. Mais ceux qui s'ôtent la vie ne laissent pas des lettres d'adieux, pas tous, c'est dans les films, ces trucs-là. Pour ceux qui ont des remords. Or un suicidé, c'est quelqu'un qui n'en a pas. Je la remis à sa place, constatais que j'avais déjà passé deux heures le cul sur du marbre froid, et plaçais les deux livres lus dans ma sacoche. Je pris le trois. Il me restait sept livres à lire. Et au point où j'en étais, soit les livres étaient blancs – or les deux-trois livres miteux semblaient avoir été feuilletés encore et encore -, soit …
Je l'ouvris et tombais sur le prénom de ma mère, une nouvelle fois. Elle aurait recopié son journal intime ? Je tournais la page, et retrouvais son écriture d'ado.

J'émergeais deux heures plus tard, après avoir lu les aventures d'Eléore et Loana Harker à l'école des sorciers. La magie existait. Ma mère était une sorcière, ou magicienne, ou un autre nom qui désigne la même chose. Un secret bien gardé … Alors les contes, les histoires, les légendes … seraient vraies ? C'était incroyable. Ce que j'avais lu, je n'osais y croire, et pourtant, ma maman n'avait sans doute pas inventé tout cela. C'était … un truc de dingue, vraiment.
Tout ça m'avait donné faim, lire quatre heures non-stop creusait l'appétit. J'avais tout prévu, vu que j'avais l'intention de passer ma journée ici. Je pris un sandwich des entrailles de mon sac, une bouteille d'eau, et mangeais tout en entamant le tome quatre des aventures d'Eléore Harker. Il commençait au même endroit que la vie normale d'Eléore, partie deux. Sauf que cette version était carrément plus intéressante – et moins gênante. Je bouclais cette partie en un peu plus d'une heure. Les joies de la découverte n'avaient pas lieu d'être ici. C'était beaucoup plus technique. Il y avait des formules, des sortilèges. Il y avait aussi le fait que papa n'était pas au courant de ses pouvoirs, et la mort de sa sœur l'avait bouleversé.
Enfin, quand même … C'était une sorcière. Mes grands-parents et leurs propres parents aussi … En toute logique, Izoenn et/ou moi en avions hérités. Je ne suis pas de nature à cogiter de trop. A me poser des tas de questions. Si ma mère avait autant écrit ce genre de chose, écrit des formules … ça ne pouvait que difficilement être un gag. Je mourrais d'envie d'essayer. De voir si ce genre de trucs marchait. De me ridiculiser si ce n'était qu'une farce. J'avais grandi avec Harry Potter. Mon âme de gosse avait pris le pas sur toute idée vraisemblable ou scientifique. Mais avant la pratique, la théorie. J'avais pas vraiment envie de mettre le feu au cimetière, ou de l'exploser, ou de je ne sais trop quoi. Même si je ne devais pas avoir le talent, l'expérience, le niveau – ou même la capacité – de le faire. Ce genre de truc me tentait bien, quand même. Si ma mère avait eu ce genre de don, et que je ne l'avais pas reçu … ça me ferait bizarre. Surtout si Izoenn l'avait reçu, elle. Jaloux ? Ah oui, dans la mesure où tout ce que je lisais était vrai. Je croquais dans une pomme que j'avais apporté et ouvrais le journal numéro cinq.
Qui m'était destiné.
Le suivant portait le nom d'Izoenn sur sa première page. Je le laissais de côté et me plongeais dans le mien. Ou plutôt … dans l'histoire des sorcières de Salem. Les accusateurs, les accusés. Les jugements, les pendaisons. A la fin de cette histoire – le message était clair : regarde ce que l'on a fait aux nôtres – ma mère avait noté de reprendre le journal depuis le début. Sans plus réfléchir, ni me demander pourquoi, je repris la première page du livre, celle où mon prénom barrait la page, et la tournais. L'histoire qui suivait n'était pas celle des sorcières de Salem. C'était la mienne.
Apparemment, mes premiers actes relevant de la sorcellerie remonteraient à ma toute jeune enfance. Trop tôt pour que je puisse m'en souvenir. J'avais aidé la machine à laver à rendre l'âme. Provoquant par la même occasion un dégât des eaux dans la maison. Ma mère écrivait qu'elle m'avait retrouvé à côté de la machine, en prise à un énorme fou rire, et répétant quelque chose du genre : Kaboum ! Pshhhhh ! Blop blop. Quel langage évolué j'avais à cette époque ! J'avais déjà le sens de la farce et de la bêtise. Je rigolais bêtement en lisant les écrits de ma mère, mais qu'importe, nous étions les deux seuls à l'entendre et à savoir pourquoi. Je devais avoir trois ans, ma mère écrivait qu'elle souhaitait avoir un autre enfant. Un peu plus loin, j'avais allumé un feu dans la cheminée, chose impossible à six ans. Là encore, ma mère m'avait trouvé, cette fois hypnotisé par les flammes. Ma sœur venait de naître. Ma mère écrivait qu'elle avait dû brider mes pouvoirs, avant de pouvoir nous annoncer ce que nous étions réellement. Elle ne l'avait toujours pas avoué à papa. Plus loin, j'appris que ma sœur avait fait des siennes et que ma mère avait dû brider ses pouvoirs à elle aussi. Ainsi, tous les deux étions des sorciers. Ma mère ne l'avait pas plus annoncé à mon père. Et elle n'avait pas eu le temps d'en parler à l'un de nous trois avant de se donner la mort. Dans le journal, elle exprimait ses sentiments vis-à-vis du fait que je sois un petit Harry, elle avait écrit la formule qu'elle avait utilisé pour nous brider les pouvoirs dans son journal, et en-dessous, l'autre, qui réduisait à néant ce sort. Elle expliquait qu'elle ne souhaitait pas que son mari sache pour notre véritable nature, qu'elle n'avait rien dit pour nous protéger. Elle avait noté un autre sort qu'elle avait utilisé sur les journaux, celui qui déconseillait à papa de les lire ( qui ne lui donnait pas envie de les lire, plus exactement ) et celui qui masquait les mots qu'elle écrivait à ses enfants par l'histoire des sorcières de Salem, et seul celui à qui appartient le livre peut le lire. Bref, tout ça pour dire que j'étais le seul à savoir que j'avais démoli une machine à laver et que je savais faire du feu sans allumettes à l'âge de cinq ou six ans.
Je refermais l'ouvrage que ma mère m'avait laissé, et le rangeais, avec celui d'Izo que je n'ouvrais pas, dans ma sacoche. Je tirais les trois autres, anciens, abîmés, jaunis. J'avais encore passé presque deux heures, penché sur le journal intime. J'avais une petite idée de quant à ce qu'ils renfermaient.
Je pris celui qui me semblait le plus récent des trois et l'ouvrais. Une note en haut de la première page annonçait que le livre appartenait à ma grand-mère. En le feuilletant rapidement, je compris que c'était une sorte de grimoire, un livre qui renfermait tout un tas de sorts. Je m'arrêtais sur un qui permettait de chauffer de l'eau. Je fus pris d'un fou rire. C'était un journal qui renfermait tout un tas de sorts dédiés à la vie au quotidien, des sorts qui amélioraient la condition de vie des sorciers ! Il y avait le nom du sort, la formule, et les contre-indications : penser nettement la température de l'eau et maintenir sa concentration. Il ne faut pas qu'elle faiblisse, sans quoi la chaleur sera moindre ! Je n'en revenais pas, ma grand-mère avait de l'humour ! C'était peut-être pas fait exprès, ou alors, c'était la chose la plus surprenante que j'avais apprise aujourd'hui.
Je le posais de côté et en pris un autre. La même écriture, c'était donc aussi ma grand-mère qui l'avait écrit. Sauf que la note en haut de la première page n'était pas son nom : « Grimoire pour sorciers confirmés. Sortilèges anciens. ». Je le reposais où je l'avais pris et pris le dernier. C'était une autre écriture, élégante, aux nombreuses fioritures, et la personne qui l'avait écrit était mon arrière grand-mère. C'était aussi un journal intime et un grimoire à la fois. Je me pris à le lire, suivant les courbes des lettres. A cette époque, ils savaient écrire. C'était un vrai bonheur. Au fur et à mesure de l'histoire qu'elle racontait dans le journal, je pris conscience que c'était exactement mon problème. Il venait sûrement de là. De ce que j'appris de ma lecture, mon arrière grand-mère pouvait voir et emmagasiner du pouvoir à partir d'esprits. Elle comprenait ce qu'ils ressentaient. Elle les aidait. Elle expliquait que son corps possédait une cruche de pouvoir ( déformation de l'époque ! ) et qu'elle pouvait la remplir en emmagasinant le pouvoir magique des esprits qu'elle croisait. Les esprits étant généralement fixés à un point d'attaches, ils ne pouvaient se déplacer. Or, ils sont composés d'émotions, et de la trace d'un corps. Pas vraiment une âme, plutôt une volonté. Elle expliquait qu'en contrepartie du pouvoir magique qu'elle recevait, elle devait exécuter les dernières volontés de l'esprit. Généralement, la ramener à la tombe du défunt, ou retrouver un objet ou une personne qui lui était cher. Elle écrivait que c'était en côtoyant l'esprit qu'il lui donnait son pouvoir, et avec le pouvoir, les volontés, les émotions de l'esprit. C'était parfois violent, mais généralement, c'était un grand bonheur et du soulagement. Les esprits n'erraient plus. Parfois aussi, ils ne demandaient rien en retour, elle pensait que c'était les plus vieux esprits, ou ceux qui n'avaient ou plus de volontés.
Je refermais le livre. Il était très intéressant. Je n'avais sans doute pas lu entre les lignes, mais c'était exactement ce que j'avais ressenti près du Mexique. Il faudrait sûrement que j'apprenne à les 'côtoyer', à leur parler, mais mes pouvoirs étaient encore bridés. Même si au fond, le simple fait que j'ai pu ressentir les esprits montraient les failles du vieux sort de ma mère.
Tout ce que j'avais appris dépassait l'entendement. Pour l'instant, je me contentais de savourer le fait que j'étais différent des autres, que je pourrais certainement faire des trucs incroyables plus tard … Ma raison ne s'était pas encore exprimée là-dessus. Il fallait qu'Izoenn les ouvre à son tour, et les lise. Il fallait aussi que j'annule le sort qui entravait mes pouvoirs, mais je le ferais plus tard. Demain, ou après qu'Izo les ai lus. En sa présence, peut-être. Mais en tout cas, pas tout de suite. Cela faisait presque huit heures que je lisais, assis par terre, dans un cimetière. Pour le moment, j'avais faim, soif, et une formidable envie de dormir et de retourner tout ce que je venais de découvrir dans tous les sens. Je repris avec précautions les vieux ouvrages et bouclais ma sacoche. Je me relevais, m'étirais, chassais les fourmis dans mes jambes, saluais ma mère et sortis de cet endroit, mes pensées vagabondant entre tout ce que j'avais vu de la magie, tout ce que je pensais être la magie.
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Qui veut se connaître, qu'il ouvre un livre. [One Shot]

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